alexandrins

COVID: Pourquoi je ronge mon frein, tout en alexandrins

J’écoute dans mon salon les recommandations
Et me pose la question: me prend-on pour un con?
Chanter est interdit même chez les tout-petits
Il n’y a plus qu’à faire fi, braver les interdits.

Sans ton masque un agent te collera deux cents francs,
T’es un vrai délinquant si t’ouvres ton restaurant.
N’y a-t-il pas moyen d’en faire juste un peu moins?
Pourquoi tout ce touin-touin? Faut-il aller si loin?

D’un seul coup la santé est la priorité
Alors qu’on s’en foutait depuis bien des années.
La grippe n’existe plus, tout ça est révolu
Mais le virus tue moins que le cancer du sein.

Le vaccin ARN perso moi ça me gêne.
Interdit des années, d’un coup la panacée.
Je me sens pas de taille à servir de cobaye
Désolé Big Pharma mais ça sera sans moi.

A moins d’un mètre cinquante sauf si tu es une plante
Interdit d’approcher, surtout pour un baiser.
Garde tous tes microbes je suis virusophobe
Mais moi ça me tente bien une vraie poignée de mains.

Il faut un PCR pour passer la frontière
Se montrer négatif peu importe le motif.
Je suis un grand garçon mais sans la permission
D’aller voir mes parents, tu trouves ça rassurant?

Il ne faut s’y méprendre: travailler dans sa chambre
Ca évite les trajets, les collègues et les frais.
Mais au bout d’un moment, Skype n’est plus très marrant
La famille t’en as marre, t’irais bien dans un bar.

Mais les bars sont fermés, et t’es bien obligé
De prendre tout seul ta bière et ta casquette de père.
Je regrette le bon sens, quand on avait la chance
D’avoir la liberté de sortir sans d’mander.

Au début c’était bien, au début c’était rien
Il y avait moins d’avions, de voitures, de camions.
J’ai enfin rencontré le voisin d’à côté
Mais que sera demain? Est-ce que c’est encore loin?

Faut garder le moral, faire des rimes à deux balles
Pour se faire une raison, voir tout ce qui est bon.
Éteins donc ta télé et ces tristes pensées
Mets tes chaussures et sors prendre l’air de dehors.

Car la vie est partout, même sous les cailloux
Sans journaux sans télé t’aurais pas remarqué
Qu’on a touché le fond, franchi le mur du çon.
Bref le soleil se lève et ce n’est pas un rêve.

signification des maladies

Le sens caché des maladies

Selon C.G. Jung, « la maladie est l’effort que fait la nature pour nous guérir ». Elle permettrait donc d’extérioriser un malaise existentiel plus profond n’ayant pas pu être exprimé autrement (parole, émotion). Ainsi, en comprenant la signification des maladies, et en libérant certaines émotions enfouies, parfois depuis l’enfance, il serait possible de guérir durablement.

1 symptôme = 1 remède

Du rhume au cancer, la médecine conventionnelle ne fait que traiter des symptômes. Pour cela, elle a disséqué, isolé, catégorisé les maladies et a trouvé des remèdes chimiques pour chacune. Douleur, inflammation, fièvre, infection, fatigue, etc.: un symptôme trouve toujours un remède. Mais la médecine a oublié de se pencher sur le fonctionnement du corps humain et la signification des maladies.

Trouver la vraie cause des maladies

Alors certes, il y a des virus, des « saloperies » qu’on se chope, mais on oublie de se poser les bonnes questions. Pourquoi nous et pas nos proches? Pourquoi maintenant? Et pourquoi cette maladie en particulier? De nouvelles approches, comme le décodage biologique (ou psychobiologie), basée sur l’écoute des patients, concluent que la maladie a toujours une cause émotionnelle.

signification des maladies

Le symbolisme des maladies

Pour cela, le thérapeute se base généralement sur la fonction de l’organe touché. Chacun de nos organes, ayant un rôle spécifique, peut nous renseigner sur la cause de notre souffrance. Pas un hasard si la langue française regorge d’expressions touchant au corps. Voici quelques exemples:

  • système digestif: avaler, digérer, faire le tri entre ce qui est bon et ce qu’il y a à rejeter, au sens propre (l’alimentation) comme au figuré (les expériences, nos relations, nos émotions, etc.). Qu’est-ce que je n’arrive pas à avaler, qui me reste en travers de la gorge? Quelle couleuvre veut-on me faire avaler? Qu’est-ce qui me fait ch***?
  • système urinaire: marquer son territoire, se situer dans l’espace.
  • système respiratoire: inspirer l’oxygène et expirer les déchets. Qu’est-ce qui m’étouffe, m’empêche de respirer, me prive de liberté, de sécurité?
  • le cœur: faire circuler le sang. Qu’est-ce qui me tient tant à cœur, le fait battre ou au contraire me brise le cœur? Qu’est-ce qui ne tourne pas rond dans ma vie?
  • organes sexuels: reproduction et plaisir, projets de vie à long terme. Qu’est-ce qui m’empêche de me projeter? Qu’est-ce qui me castre, me frustre ou me dévalorise?
  • système immunitaire: combattre les attaques extérieures. Faire la part entre ce qui est moi et ce qui ne m’appartient pas.
  • les épaules: porter un fardeau, un héritage, un passé, ou juste une charge trop lourde pour moi.
  • les dents: mordre. Qu’est-ce qui m’empêche d’être agressif, mordant? De croquer la vie à pleine dents?
  • la peau: l’interface avec l’extérieur, le contact avec le monde et les autres. Qui me met à fleur de peau, me donne des crises d’urticaires, ou des réactions épidermiques, me fait suer, rougir, me sort par la peau. Qu’est-ce qui me démange?
  • les yeux: la vue. Qu’est-ce que je refuse de voir? Que veux-je cacher?
  • les oreilles: l’ouïe. Y a-t-il des chose que je ne veux pas entendre? Ou que je n’aurais pas dû entendre?
  • la langue: le goût. Pourquoi ai-je perdu le goût à la vie?

Ceci n’est qu’un minuscule aperçu du potentiel inexploité dont recèle le langage de notre corps. Car il est encore possible d’affiner le diagnostic en analysant le type d’affection: inflammation, nécrose, douleur, etc.

La source de la souffrance

Ainsi, d’après le psychothérapeute Christian Flèche, en écoutant son ressenti, il est possible de remonter jusqu’au conflit déclenchant (le bio-choc, moment où a démarré la maladie). De là, on peut retrouver le conflit programmant (moment où on a ressenti cette émotion pour la première fois), puis le pré-conflit, qui vient de notre éducation, nos apprentissages, notre culture, et enfin à la racine profonde, qui est notre attachement à certaines valeurs, notre identification à quelque chose à laquelle on attache trop d’importance.

Pourquoi est-ce si important pour moi? Quel personnage j’essaie de jouer? Quelle illusion m’empêche de vivre sereinement? Et alors, que fait-on avec tout cela? Rien, si ce n’est que d’observer, accueillir, accepter, éventuellement pleurer un coup, crier, lâcher une émotion. Et se demander pourquoi un choc s’est transformé en conflit biologique, pourquoi on n’a pas pu exprimer son ressenti à ce moment-là.

Cette introspection et ce travail sur soi n’empêche pas d’aller voir un médecin pour faire ce qu’il y a à faire. Mais traiter le symptôme sans guérir la cause est le meilleur moyen que la maladie (le « mal a dit ») revienne à la charge, potentiellement plus fort afin de se faire entendre mieux. Les deux approches sont complémentaires: le traitement n’empêche pas la remise en question, et le diagnostic « technique » n’empêche pas l’analyse de la signification des maladies.

Critique du monde médical

Au fil des siècles, la médecine s’est complexifiée et s’est morcelée en d’innombrables spécialités, si bien qu’un chirurgien opère, un dentiste soigne des dents, un psy traite les problèmes d’ordre psychologiques, etc. Mais qui fait le lien entre ces disciplines et regarde le corps et la psychologie comme un ensemble?

Étant petit, mon généraliste me demandait toujours comment j’allais, à l’école, au travail, où j’en étais dans ma vie et ces simples questions étaient certainement tout aussi importantes que les sirops, vitamines et comprimés qui m’étaient prescrits. Ce que je reproche à la médecine classique / allopathique, c’est de considérer le patient comme un tas d’organes à réparer à grand renfort de chimie bourrées d’effets secondaires, et oublier d’écouter ce qu’il a à dire, de l’aider à exprimer ses émotions enfouies, ses traumatismes au-delà du symptôme.

Une solution pour réduire les primes maladies

Les maladies ne sont donc pas une fatalité en soi. Dans Anastasia, une jeune sibérienne aux rêves créateurs, Vladimir Megre écrit que « les maladies sont soit une mise en garde, soit un moyen pour échapper à quelque chose de pire » et que « l’être humain peut se débarrasser de n’importe quelle maladie et éviter les récidives ». Je termine donc cet article en espérant:

  • que chacun reprenne sa santé en main, écoute les messages de son corps, accepte son ressenti émotionnel, et oriente son esprit vers la guérison, le positif, l’apprentissage qui découle de la maladie. Car chercher à soigner des symptômes plutôt qu’à guérir revient à cacher la poussière sous le tapis: ça va mieux sur le moment, mais le problème est toujours là.
  • que chaque médecin / thérapeute ne soit plus seulement un technicien du corps, mais un accompagnant, un accoucheur d’émotions, une aide vers la guérison, bref qu’il se concentre sur la santé et non sur la maladie.

Tout un programme qui n’arrange peut-être pas l’industrie pharmaceutique, mais qui, s’il était appliqué sérieusement, ferait fondre les coûts de la santé et les factures des caisses maladies qui n’en peuvent plus d’augmenter.

Références sur la signification des maladies


Crise de coronavirus: quels avantages ?

Voilà un trouble-fête que personne n’attendait. En quelques semaines, le COVID-19 a paralysé la planète entière. Bien sûr, il y a les pertes humaines et financières, la solitude, le doute, la peur qu’on lit à longueur de journée dans les médias. Plutôt que d’alimenter la névrose, je propose ici de relever les nombreux avantages du coronavirus.

coronavirus avantages

1. Mobilisation. Nous avons la preuve qu’un ralentissement global, rapide et coordonné est possible à l’échelle planétaire. Cette mobilisation sans précédent a uni tous les gouvernements derrière une même cause: sauver l’Humanité. Cet argument ressortira sans doute lorsque nous devrons traiter la question du climat. Si en quelques semaines nous avons trouvé les moyens d’agir contre le COVID-19, pourquoi n’avoir rien fait depuis le sommet de Rio, le protocole de Kyoto, l’accord de Paris et toutes les autres jolies déclarations creuses?

2. Ralentissement. Les magasins sont fermés, le trafic limité, les événements annulés, nos vacances repoussées. A l’époque de l’illimité et de l’immédiateté, qui pensait voir cela arriver aussi vite?

3. Priorités. Tout le monde a eu l’occasion de réfléchir sur ce qui est nécessaire et ce qui est superflu, sur ce dont on peut se passer et ce qui nous manque. Est-ce que je pourrais vivre avec moins, consommer moins, travailler moins? Quels sont mes besoins essentiels quand tout est fermé et que je peux à peine sortir? Étonnamment, se torcher le cul est une priorité au même titre que se nourrir (ce qui doit bien faire rire les pays où l’on n’utilise pas de PQ).

4. Travail. Le chômage partiel nous permet de nous interroger sur l’utilité, le sens et la place de son travail dans sa vie. Une question que pose aussi le débat sur un revenu de base inconditionnel. Tiens, je ferais quoi de ma vie si un revenu minimum m’était assuré? L’Espagne met en place un revenu universel comme solution à la crise: et si c’était une solution définitive? Les indépendants, dont l’activité souffre, pourraient affronter les crises avec plus de sécurité et de sérénité si un revenu minimum leur était garanti. Et il n’y aurait presque plus besoin de distribuer des dizaines de milliards dans l’urgence.

5. Adaptation. Nous avons dû innover et trouver des solutions, que ce soit pour concilier famille et travail quand les écoles ferment, pour faire ses courses, pour travailler depuis la maison, pour trouver un nouveau rythme que ce soit seul ou avec sa famille, pour s’isoler lorsqu’on est confiné avec d’autres, pour s’occuper, pour continuer à vivre malgré tout. Et on fait avec ce qu’on a.

6. Rareté. Pour la première fois de notre vie, on expérimente la rareté, on se rend compte de la valeur d’une promenade, de notre famille, de nos relations, de la chance d’avoir un travail et un revenu, de ce qu’on possède, de la chance d’être vivant et en bonne santé.

7. Prendre le temps. Nous avons pu faire des choses qu’on ne faisait jamais auparavant par manque de temps : jardiner, courir, se poser, vivre! Mais que faisait-on avant? On faisait les magasins, on courait après toute sorte d’activité et de loisirs pour passer le temps, et on se plaignait de ne jamais avoir le temps. Maintenant on l’a.

8. Sens de la vie. On se rend compte qu’on est vulnérable, mortel, et donc que notre vie a peut-être une autre finalité que celle de travailler pour vivre et de vivre pour travailler, de consommer à outrance et d’accumuler à en crever. Quelles sont les priorités dans ma vie? Mon travail, ma famille, mes vacances, l’argent, mon développement personnel?

9. Transition. Cette prise de conscience planétaire devrait accélérer le virage vers une société sobre amorcé en 2018 par Greta Thunberg. Je ne vois pas quelle autre alternative nous avons de toute façon si l’on veut préserver l’espèce humaine. Toute autre stratégie est vouée à l’échec, tôt ou tard. Cela va se faire doucement, mais sûrement. Cette crise sanitaire n’est malheureusement qu’un avant-goût des restrictions que nous vivrons de gré ou de force dans les prochaines décennies.

10. Mondialisation. Nous nous rendons compte (enfin) de ce qu’est la société globalisée: une dépendance extrême envers l’étranger (notamment la Chine), que ce soit pour nos masques, nos désinfectants, notre matériel médical, nos médicaments, mais aussi pour nos vacances, nos biens de consommation, nos téléphones… Et si on relocalisait notre nourriture, notre industrie, notre savoir-faire?

11. Vulnérables. Nous pensions les pandémies d’autrefois terminées (peste, lèpre, malaria, tuberculose et j’en passe), mais la nature évolue, s’adapte et trouve toujours un moyen de réguler la population, de sélectionner les plus résistants, de rétablir un juste équilibre.

12. Mère Nature. L’homme n’est pas supérieur à tout. Il y a un ordre des choses, des lois naturelles, une logique des choses. L’Homme n’est ni invincible ni immortel. Malgré les quarantaines, les mesures, la panique, les recommandations, les fermetures, la Nature sait nous recadrer.

13. Système hospitalier. Le confinement a été avant tout organisé pour permettre au système hospitalier de suivre, car celui-ci a ses limites: manque de lits, de matériel, d’antiseptique, de personnel qui peut lui aussi tomber malade. Et quand les limites sont atteintes, il faut prioriser l’utilisation du matériel et sacrifier certaines personnes.

14. Vieillissement. Ce point est un bon sujet de polémique, mais en France, un tiers des victimes ont lieu dans des maisons de retraites. A l’heure où le vieillissement de la population pose des problèmes de financement des retraites, de place dans les établissements, d’isolement des personnes âgées, de leurs conditions, de l’acharnement de la médecine à les maintenir en vie le plus longtemps possible à grand renfort de médicaments, le COVID aura, d’une certaine manière, posé certaines questions. Espérons qu’il fasse réfléchir sur la place des anciens dans la société.

15. Écologie. L’environnement est le grand gagnant. En quelques jours, le virus en a fait bien plus qu’en 40 ans de diplomatie internationale. Lorsque l’économie ralentit, les émissions baissent et la nature reprend ses droits. Les zones industrielles (comme en Chine) voient à nouveau le bleu du ciel. Les lieux touristiques (comme à Venise) respirent à nouveau. Dans certains endroits, le chant des oiseaux prend à nouveau le dessus sur le bruit des routes.

16. Transports. Alors qu’en février, nous étions encore dans les embouteillages ou dans des trains bondés, les rues sont désertes et les trains vides. Nous disposons de beaucoup de moyens pour limiter les déplacements polluants et chronophages: télétravail, télé-médecine, cours à distance, etc. Saisissons ces opportunités pour plus d’efficacité.

17. Avion. Le secteur de l’aviation est un des grands perdants et c’est tant mieux car il est responsable d’un vingtième des émissions de CO2 à l’échelle mondiale. Il est donc temps de revoir notre copie et de relocaliser nos vacances et notre production de biens. Doit-on vraiment sauver un secteur aussi polluant lorsque le kérosène n’est toujours pas taxé?

18. Bonheur. La course à la croissance prend du plomb dans l’aile. Pourtant, la vie continue, et cette pause a du bon. Qui, pendant ce confinement, n’a pas trouvé que cette crise avait du bon, que ralentir était positif, qu’avoir le temps de ne rien faire pouvait aussi être cool. La réussite de la société, basée uniquement sur la croissance du PIB, ne devrait-elle pas prendre en compte d’autres paramètres? A quand un indice de Bonheur National Brut?

19. Santé. Le COVID-19 nous questionne encore et toujours: vais-je le choper, voire en mourir? Et si ma famille était contaminée? Quel est mon état de santé? Comment renforcer mon immunité? Ai-je une bonne hygiène de vie?

20. Liberté conditionnelle. Le confinement, l’isolement, la quarantaine nous montre que notre liberté sacrée est en fait limitée et conditionnelle et qu’elle ne sera plus comme avant. A l’avenir, les grands rassemblements, les déplacements non indispensables, seront remis en cause. Et certains gouvernements pourraient abuser de leur pouvoir: le coronavirus pourrait servir de prétexte pour mettre en place des mesures de surveillance de masse et des dérives totalitaires. Une bonne raison de revoir notre gouvernance et nos modes de scrutin?

Certes, le bilan de la crise n’est pas aussi rose selon notre profession, notre âge, notre sécurité financière, notre lieu de vie ou notre état de santé, mais ce coronavirus a en tout cas repoussé l’Humanité dans ses retranchements les plus profonds. C’est un fait!

Alors puisqu’on est dedans, autant voir le côté positif des choses. Oui, cette crise sanitaire est une chance, une opportunité formidable d’évoluer.


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méditation vipassana suisse

Vipassana: mes 10 jours de méditation en silence

Depuis le temps qu’on me parlait des bienfaits de la méditation… J’avais certes essayé la sophrologie, la relaxation, le yoga, mais jamais sérieusement. Puis une amie m’a vanté l’efficacité d’un cours de 10 jours de méditation Vipassana en Suisse, en silence, avec un programme assez strict. Il me restait quelques jours entre mon job d’été et ma rentrée universitaire, alors je me suis lancé. Après tout, tout ça ne pouvait que me faire du bien, à moi le faux calme.

Recevoir et donner

Autre argument convaincant: il n’y a aucun frais d’admission. Les enseignants, managers, serveurs sont tous des anciens étudiants bénévoles, et les frais (repas, logement) sont uniquement financés grâce aux dons, qui eux aussi ne sont acceptés que de ceux qui ont suivi au moins un cours complet. « Je bénéficie d’un cours grâce à un ancien étudiant, donc je fais un don à mon tour selon mes moyens afin d’en faire profiter un autre ». Cette philosophie m’a plu.

J’avais quand même de l’appréhension en lisant les conditions, le règlement interne et le programme: 10h de méditation par jour réparties entre 4h30 et 21h, aucune communication entre les méditants ou avec l’extérieur (le « Noble Silence »), pas de distraction (lecture, écriture, téléphone, etc), pas de repas le soir à part des fruits à 17h, séparation hommes-femmes, etc. Mais je m’y suis fait très rapidement et ça ne m’a au final pas du tout dérangé. J’étais aussi surpris de voir que la grande majorité des 60 participants (30 hommes, 30 femmes) avait moins de 35 ans!

Le programme Vipassana

Cette technique ancienne a été découverte il y a 25 siècles par Siddhārtha Gautama, le Bouddha. Entre le moment où il a reçu l’illumination (c’est à dire son éveil spirituel) à l’âge de 35 ans et sa mort à l’âge de 80 ans, il n’a cessé de transmettre cette technique de méditation avec des mots simples, afin que les gens se délivrent de leurs souffrances.

« Si la souffrance est universelle, alors le remède doit être universel ».

Le Bouddha

Vipassana, en pâli, veut dire « observer la réalité telle qu’elle est ». Pas la réalité telle qu’on aimerait qu’elle soit, mais telle qu’elle est, ici et maintenant. Il n’y a donc pas de rite, de rituel, de croyance, on se contente simplement d’observer la réalité de l’instant présent.

Chaque début de séance est guidé par un enregistrement (en anglais, puis traduit en français, allemand ou italien selon la date de stage choisie) de S.N. Goenka, un laïc qui a redécouvert cette technique en Birmanie où elle était toujours pratiquée, et l’a fait renaitre en créant près de 150 centres Vipassana dans le monde et en l’enseignant à des millions de personnes.

Anapana pour calmer l’esprit

méditation vipassana

Pendant 3 jours, on a ainsi pratiqué Anapana, qui consiste à observer sa respiration au niveau des narines, afin d’apaiser l’esprit et d’aiguiser sa concentration mentale. Très rapidement, on se rend compte que notre esprit divague et zappe en permanence: toujours dans le passé ou le futur, mais jamais dans le présent. Anapana permet de le concentrer sur sa respiration naturelle, qu’on ne cherche ni à contrôler ni à maîtriser. J’inspire, j’expire, j’inspire, j’expire… c’est la réalité de ce moment.

Vipassana: inspecter ses sensations

Le 4e jour, est enseignée la méditation Vipassana. C’est une technique simple mais qu’on ne comprend véritablement qu’avec un cours de 10 jours. Avec Vipassana, on expérimente toujours la réalité du moment, mais en se focalisant sur les sensations du corps physique. Du sommet du crâne jusqu’aux orteils, on scanne notre corps partie par partie: le cuir chevelu, le visage, la nuque, l’épaule droite, le bras etc. Pour chaque partie, on se contente d’observer objectivement ce qui se passe, quelles sont nos sensations physiques en cet instant: picotements, chaleur, transpiration, tension, démangeaison, contact de l’air ou des vêtements, tassement, douleur!

Agréable ou désagréable, d’origine externe ou interne, peu importe. Tout ce qu’on observe de physique est bon à prendre. Et qu’en fait-on? Rien. On observe et on passe à la sensation suivante. On est invité à ne créer ni aversion ou haine pour les sensations douloureuses, ni avidité pour les sensations agréables, car on nourrit alors la douleur en créant un nouveau sankara (une sorte de pollution de notre esprit). En les alimentant, les sankaras se multiplient, et conduisent à toujours plus de douleur. Un peu comme quand on gratte une piqûre d’insecte: ça ne fait qu’empirer. En se contentant d’observer la sensation, le sankara disparait de lui-même, tel un parasite qui crève lorsqu’on cesse de le nourrir.

La découverte de l’impermanence

Difficile au début, tellement se tenir droit longtemps peut être douloureux et désagréable. Car on n’est censés bouger ni les jambes ni les mains, garder les yeux fermés, et rester droit.

Mais progressivement des sensations apparaissent, évoluent, se déplacent, grandissent puis s’évaporent. Et on découvre une nouvelle sensation ailleurs: un ancien sankara, profondément enraciné, se manifeste physiquement. L’observer sans réagir le fera mourir et nous permet de se libérer de notre souffrance. Ainsi, on expérimente dans notre corps que rien n’est permanent. C’est la loi de la nature qui est « anicca«  (prononcer « anitcha »): l’impermanence de toute chose.

« Il n’existe rien de constant, si ce n’est le changement »

Le Bouddha
Bouddha

Un exemple concret. Un matin à 5h, en pleine méditation j’ai commencé à me sentir mal. Depuis mon enfance, il m’arrive de faire des malaises vagaux (évanouissements), liés à des crises d’angoisse, et là les premiers symptômes se manifestaient. Je suis donc remonté me coucher 30 minutes, puis à nouveau pas bien. Je me suis dit: OK, ce n’est pas un hasard si ça m’arrive maintenant. Prenant appui sur la méthode Vipassana, je me suis donc contenté d’observer les sensations physiques, sans juger, sans réagir. Le malaise est passé. En me concentrant sur les sensations physiques, je n’accordais plus d’importance à mon angoisse mentale, à la source du problème.

Selon le Bouddha, la cause de la souffrance à 2 formes :

  • l’avidité (on souhaite toujours plus d’argent, de biens, de pouvoir, de reconnaissance, de confort, de sécurité)
  • l’aversion / la haine (on fuit nos problèmes, on cache la poussière sous le tapis, on rejette les remarques, on est jaloux, pessimiste, insatisfait etc).
roue du dhamma - vipassana

La libération de la souffrance passe donc par un travail sur soi, accompagné par des temps d’enseignement quotidiens enregistrés.

Les effets bénéfiques de la méditation Vipassana

Ainsi, ce stage était une réelle découverte pour moi et je n’ai vraiment pas regretté de l’avoir fait. Au contraire, je suis fier d’avoir tenu jusqu’au bout et j’en suis rentré vraiment changé mentalement et physiquement. Je me sens plus calme et serein, je me tiens plus droit et j’ai plus confiance en moi. J’appréhende complètement différemment mon corps et mes sensations et je pense que ce stage aura un impact bénéfique sur ma vie.

Je le recommande vivement à tous ceux qui sont prêts à ce travail sur soi afin de s’affranchir de la souffrance en général, qu’elle soit physique ou psychologique. Il faut certes un petit effort, du courage, une confiance envers la technique, mais les efforts payent et on voit des progrès rapidement. Et au fond, que représentent 10 jours dans une vie si c’est pour permettre de s’ancrer et de se recentrer. Cela vaut bien des vacances, non?

Re-parti dans le train-train quotidien, j’ai du mal à m’accorder un temps de méditation régulier, mais je sens le bienfait chaque fois que je médite une heure.

Cependant, il me reste désormais un dilemme de taille : est-il possible de se passionner pour la permaculture (c’est-à-dire la « culture de la permanence ») et méditer en même temps sur l’impermanence de toute chose… 🙂

Infos et prochains stages Vipassana à Mont-Soleil (BE), Suisse: www.sumeru.dhamma.org


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