La vie nous confronte à des épreuves et des difficultés que l’on doit affronter, et ce quelque soit notre âge. Beaucoup d’analogies peuvent être faites avec l’escalade dans la manière de les envisager et de les dépasser.
Le premier pas
Être au pied du mur fait peur. C’est inconfortable. On se dit qu’on n’y arrivera jamais, que c’est trop haut et trop dur pour nous. Poussé par curiosité, par obligation ou par l’entourage, on commence à envisager la possibilité de s’y attaquer. Après tout, si d’autres l’ont fait, pourquoi pas nous? Puis il y a un équipement de sécurité, des garde-fous qui nous maintiennent en vie en cas d’accident. Ça n’empêche pas de se faire mal, mais d’éviter le pire. On prend ensuite son courage à deux mains pour s’attaquer à la paroi. On a beau observer la paroi pendant des heures, faire le parcours en détail dans sa tête, la réalité est toujours différente. Cela me fait penser à une citation: « Si tu veux faire rire Dieu, parle-lui de tes projets ». On peut décider d’un changement de trajectoire en cours de route, suivre des conseils, sentir que la meilleure solution est ailleurs. Dans tous les cas, il n’y a pas d’autre choix que de commencer par la première prise, puis la deuxième, etc.
Moment présent
La suite est une sorte de méditation. Il faut rester concentré sur l’instant présent, sur le contact de ses mains et de son corps avec le roc. Le regard n’est pas constamment sur le sommet, mais sur la prochaine prise.
Le sommet, plutôt qu’un objectif à atteindre à tout prix, devient secondaire, s’efface au profit du plaisir de continuer à monter, de rester connecté à la montagne, de faire corps avec la paroi, de sentir la roche sous ses doigts.
C’est le chemin qui compte, pas la destination. Après tout, penser continuellement à l’objectif et imaginer tous les scénarios possibles est une perte de temps. Si on s’y est attelés, c’est justement pour tendre vers lui. On peut se permettre de l’oublier, notre inconscient nous y guidera.Savoir s’arrêter permet de savourer le moment, profiter du paysage, respirer, de contempler le chemin parcouru et de garder une vue d’ensemble sur la situation pour anticiper les étapes à venir, évaluer les risques.
A son rythme
La force n’est pas très utile comparé à la capacité de concentration, à l’agilité, la souplesse, l’équilibre. Certains y arrivent certainement de façon plus naturelle, avec plus de style, plus vite. Et alors, qu’est ce que ça change? On avance à son rythme. Chaque pas est une expérience supplémentaire qui permet de gagner en confiance. Il y a des passages plus difficiles où l’on peut être pris de vertige, sentir qu’on peut perdre pied, que la chute peut être grave. La solution n’est pas un secret: il suffit de regarder devant, comme si le vide en-dessous n’existait pas, et l’obstacle se traverse en douceur.
Récompense
Puis le sommet approche, la récompense est la, à portée de main. On l’a fait cette montée, en y mettant toute son énergie, en faisant appel à ses ressources, à sa sagesse, à son discernement. Le selfie pour épater la galerie n’est rien à côté du sentiment de réalisation, de satisfaction, de fierté, de bien-être. On se sent sur un nuage, les sens sur-stimulés. La preuve que ce qui ne tue pas nous rend plus fort. L’extase dépassée, il est temps de redescendre à la routine, aux sentiers battus. La vie poursuit son cours. L’épreuve, arrosée de courage et de persévérance, s’est transformée en succès, en nouvelles compétences, en atout, en expérience qui servira… à affronter le prochain obstacle (ou le prochain mur)!
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