Voilà un trouble-fête que personne n’attendait. En quelques semaines, le COVID-19 a paralysé la planète entière. Bien sûr, il y a les pertes humaines et financières, la solitude, le doute, la peur qu’on lit à longueur de journée dans les médias. Plutôt que d’alimenter la névrose, je propose ici de relever les nombreux avantages du coronavirus.

coronavirus avantages

1. Mobilisation. Nous avons la preuve qu’un ralentissement global, rapide et coordonné est possible à l’échelle planétaire. Cette mobilisation sans précédent a uni tous les gouvernements derrière une même cause: sauver l’Humanité. Cet argument ressortira sans doute lorsque nous devrons traiter la question du climat. Si en quelques semaines nous avons trouvé les moyens d’agir contre le COVID-19, pourquoi n’avoir rien fait depuis le sommet de Rio, le protocole de Kyoto, l’accord de Paris et toutes les autres jolies déclarations creuses?

2. Ralentissement. Les magasins sont fermés, le trafic limité, les événements annulés, nos vacances repoussées. A l’époque de l’illimité et de l’immédiateté, qui pensait voir cela arriver aussi vite?

3. Priorités. Tout le monde a eu l’occasion de réfléchir sur ce qui est nécessaire et ce qui est superflu, sur ce dont on peut se passer et ce qui nous manque. Est-ce que je pourrais vivre avec moins, consommer moins, travailler moins? Quels sont mes besoins essentiels quand tout est fermé et que je peux à peine sortir? Étonnamment, se torcher le cul est une priorité au même titre que se nourrir (ce qui doit bien faire rire les pays où l’on n’utilise pas de PQ).

4. Travail. Le chômage partiel nous permet de nous interroger sur l’utilité, le sens et la place de son travail dans sa vie. Une question que pose aussi le débat sur un revenu de base inconditionnel. Tiens, je ferais quoi de ma vie si un revenu minimum m’était assuré? L’Espagne met en place un revenu universel comme solution à la crise: et si c’était une solution définitive? Les indépendants, dont l’activité souffre, pourraient affronter les crises avec plus de sécurité et de sérénité si un revenu minimum leur était garanti. Et il n’y aurait presque plus besoin de distribuer des dizaines de milliards dans l’urgence.

5. Adaptation. Nous avons dû innover et trouver des solutions, que ce soit pour concilier famille et travail quand les écoles ferment, pour faire ses courses, pour travailler depuis la maison, pour trouver un nouveau rythme que ce soit seul ou avec sa famille, pour s’isoler lorsqu’on est confiné avec d’autres, pour s’occuper, pour continuer à vivre malgré tout. Et on fait avec ce qu’on a.

6. Rareté. Pour la première fois de notre vie, on expérimente la rareté, on se rend compte de la valeur d’une promenade, de notre famille, de nos relations, de la chance d’avoir un travail et un revenu, de ce qu’on possède, de la chance d’être vivant et en bonne santé.

7. Prendre le temps. Nous avons pu faire des choses qu’on ne faisait jamais auparavant par manque de temps : jardiner, courir, se poser, vivre! Mais que faisait-on avant? On faisait les magasins, on courait après toute sorte d’activité et de loisirs pour passer le temps, et on se plaignait de ne jamais avoir le temps. Maintenant on l’a.

8. Sens de la vie. On se rend compte qu’on est vulnérable, mortel, et donc que notre vie a peut-être une autre finalité que celle de travailler pour vivre et de vivre pour travailler, de consommer à outrance et d’accumuler à en crever. Quelles sont les priorités dans ma vie? Mon travail, ma famille, mes vacances, l’argent, mon développement personnel?

9. Transition. Cette prise de conscience planétaire devrait accélérer le virage vers une société sobre amorcé en 2018 par Greta Thunberg. Je ne vois pas quelle autre alternative nous avons de toute façon si l’on veut préserver l’espèce humaine. Toute autre stratégie est vouée à l’échec, tôt ou tard. Cela va se faire doucement, mais sûrement. Cette crise sanitaire n’est malheureusement qu’un avant-goût des restrictions que nous vivrons de gré ou de force dans les prochaines décennies.

10. Mondialisation. Nous nous rendons compte (enfin) de ce qu’est la société globalisée: une dépendance extrême envers l’étranger (notamment la Chine), que ce soit pour nos masques, nos désinfectants, notre matériel médical, nos médicaments, mais aussi pour nos vacances, nos biens de consommation, nos téléphones… Et si on relocalisait notre nourriture, notre industrie, notre savoir-faire?

11. Vulnérables. Nous pensions les pandémies d’autrefois terminées (peste, lèpre, malaria, tuberculose et j’en passe), mais la nature évolue, s’adapte et trouve toujours un moyen de réguler la population, de sélectionner les plus résistants, de rétablir un juste équilibre.

12. Mère Nature. L’homme n’est pas supérieur à tout. Il y a un ordre des choses, des lois naturelles, une logique des choses. L’Homme n’est ni invincible ni immortel. Malgré les quarantaines, les mesures, la panique, les recommandations, les fermetures, la Nature sait nous recadrer.

13. Système hospitalier. Le confinement a été avant tout organisé pour permettre au système hospitalier de suivre, car celui-ci a ses limites: manque de lits, de matériel, d’antiseptique, de personnel qui peut lui aussi tomber malade. Et quand les limites sont atteintes, il faut prioriser l’utilisation du matériel et sacrifier certaines personnes.

14. Vieillissement. Ce point est un bon sujet de polémique, mais en France, un tiers des victimes ont lieu dans des maisons de retraites. A l’heure où le vieillissement de la population pose des problèmes de financement des retraites, de place dans les établissements, d’isolement des personnes âgées, de leurs conditions, de l’acharnement de la médecine à les maintenir en vie le plus longtemps possible à grand renfort de médicaments, le COVID aura, d’une certaine manière, posé certaines questions. Espérons qu’il fasse réfléchir sur la place des anciens dans la société.

15. Écologie. L’environnement est le grand gagnant. En quelques jours, le virus en a fait bien plus qu’en 40 ans de diplomatie internationale. Lorsque l’économie ralentit, les émissions baissent et la nature reprend ses droits. Les zones industrielles (comme en Chine) voient à nouveau le bleu du ciel. Les lieux touristiques (comme à Venise) respirent à nouveau. Dans certains endroits, le chant des oiseaux prend à nouveau le dessus sur le bruit des routes.

16. Transports. Alors qu’en février, nous étions encore dans les embouteillages ou dans des trains bondés, les rues sont désertes et les trains vides. Nous disposons de beaucoup de moyens pour limiter les déplacements polluants et chronophages: télétravail, télé-médecine, cours à distance, etc. Saisissons ces opportunités pour plus d’efficacité.

17. Avion. Le secteur de l’aviation est un des grands perdants et c’est tant mieux car il est responsable d’un vingtième des émissions de CO2 à l’échelle mondiale. Il est donc temps de revoir notre copie et de relocaliser nos vacances et notre production de biens. Doit-on vraiment sauver un secteur aussi polluant lorsque le kérosène n’est toujours pas taxé?

18. Bonheur. La course à la croissance prend du plomb dans l’aile. Pourtant, la vie continue, et cette pause a du bon. Qui, pendant ce confinement, n’a pas trouvé que cette crise avait du bon, que ralentir était positif, qu’avoir le temps de ne rien faire pouvait aussi être cool. La réussite de la société, basée uniquement sur la croissance du PIB, ne devrait-elle pas prendre en compte d’autres paramètres? A quand un indice de Bonheur National Brut?

19. Santé. Le COVID-19 nous questionne encore et toujours: vais-je le choper, voire en mourir? Et si ma famille était contaminée? Quel est mon état de santé? Comment renforcer mon immunité? Ai-je une bonne hygiène de vie?

20. Liberté conditionnelle. Le confinement, l’isolement, la quarantaine nous montre que notre liberté sacrée est en fait limitée et conditionnelle et qu’elle ne sera plus comme avant. A l’avenir, les grands rassemblements, les déplacements non indispensables, seront remis en cause. Et certains gouvernements pourraient abuser de leur pouvoir: le coronavirus pourrait servir de prétexte pour mettre en place des mesures de surveillance de masse et des dérives totalitaires. Une bonne raison de revoir notre gouvernance et nos modes de scrutin?

Certes, le bilan de la crise n’est pas aussi rose selon notre profession, notre âge, notre sécurité financière, notre lieu de vie ou notre état de santé, mais ce coronavirus a en tout cas repoussé l’Humanité dans ses retranchements les plus profonds. C’est un fait!

Alors puisqu’on est dedans, autant voir le côté positif des choses. Oui, cette crise sanitaire est une chance, une opportunité formidable d’évoluer.


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