Les idées reçues sur les couches lavables sont nombreuses. Pourtant, économiquement et écologiquement, elles sont une alternative avantageuse aux Pampers. Mon expérience a révélé encore d’autres avantages.
Avantage financier
Tout d’abord, utiliser des couches lavables coûte moins cher. L’investissement de départ pour acheter un set de couches est vite rentabilisé. Comptez CHF 300.- à 500.- pour un kit complet, et même moins si vous en trouvez d’occasion. Alors qu’en 2 ans et demi, un bébé consomme 4’500 couches jetables, soit un coût moyen de CHF 2’000.-. Et ceci sans compter les lingettes que nous avons remplacé par des lingettes lavables fabriquées avec une serviette de bain. En plus, les couches lavables peuvent être réutilisées pour un 2e bébé, ou revendues facilement sur internet. Le coût de départ est donc très vite amorti.
Consommation d’eau et d’énergie
Certains prétendent qu’il serait plus énergivore de laver des couches réutilisables que de produire des couches jetables. Mon expérience montre que c’est faux. Je relève ma consommation d’eau et d’électricité chaque mois et ma consommation n’a pas augmenté à cause des couches (voir graphique). Cela est principalement dû au fait que nous lavons les couches à 40°C (plus rarement à 60°C) et que nous les séchons à l’air (nous n’avons pas de sèche-linge).
Bilan écologique des couches
L’avantage en terme d’énergie grise, d’empreinte eau et d’émissions carbone est très clairement en faveur des couches lavables. Pour être fabriquée, une seule couche jetable nécessite une tasse de pétrole brut. Puis elle doit être incinérée (avec le pipi-caca) après 3 heures d’utilisation, générant toutes sortes de pollutions: dioxines, gaz à effet de serre, cendres toxiques, etc.
Bébé plus propre
Voyons les choses du bon côté: avec les couches lavables, le bébé assimile mieux la sensation de mouillé au fait d’uriner et prend conscience très tôt de ses mictions. Il cherchera donc à être plus propre plus vite. D’ailleurs, notre fille a arrêté de faire caca dans sa couche à 4 mois et demi. Dès qu’elle commence à pousser, on la tient au-dessus du pot et elle fait le reste du travail. Elle est fière d’utiliser le pot et est devenue propre (le jour) à 18 mois. Pour la dignité, la propreté du bébé, je recommande la méthode « sans couche », en complément des couches lavables.
Meilleur pour la santé de bébé
Les couches jetables contiennent des matières synthétiques qui sont en contact 24/24h avec la peau de votre bébé. Avec les couches lavables et en utilisant un liniment (qu’on fabrique en mélangeant à part égales de l’huile d’olive et de l’eau de chaux), les fesses sont moins irritées et il y a moins de risques d’allergies qu’avec des jetables.
Doit-on utiliser des couches lavables en permanence?
Évidemment non. Il faut trouver le bon compromis, mais cela vaut le coup d’essayer. Malgré quelques accidents dus à des erreurs de parents débutants, nous avons rapidement adopté ces couches lavables, tant elles sont pratiques et efficaces. Jusqu’à 18 mois, nous avons utilisé une couche jetable pour la nuit, car elles sont plus absorbantes et permettent de tenir 10 à 12h, ce qui est plus compliqué avec des couches lavables.
Quel modèle de couches lavables choisir?
C’est peut-être le plus compliqué au début quand on n’y connait rien. Il y a un choix énorme de couches, mais les modèles se divisent en 3 groupes:
- les tout-en-1 (TE1), moins pratique car il faut à chaque fois tout laver (surcouche et insert). Elles sèchent moins vite et sont plus encombrantes pour le bébé. Certaines ont une poche où l’on peut insérer un insert, ce qui permet de sécher moins longtemps.
- les tout-en-2 (TE2), qui permettent de réutiliser la surcouche et de changer seulement l’insert mouillé. Cette solution est meilleur marché, le séchage est plus rapide, et nécessite moins de machines. Au début, nous avons utilisé juste une surcouche étanche avec des langes classiques, à l’ancienne, en utilisant une technique de pliage toute simple.
- les tout-en-3 (TE3), comme une T2, sauf que la surcouche est la poche plastique se séparent. Malgré le fait qu’elles n’existent pas en taille unique (il faut donc acheter un peu plus de surcouches), c’est celles que nous préférons (notamment les gDiapers) car elles sont plus pratiques et légères, plus faciles d’entretien et elles ne fuient pas!
Tous ces modèles se déclinent en marques, couleurs, styles et matériaux différents. Vous trouverez pléthore d’informations à ce sujet sur le web.
Le lavage des couches lavables
C’est probablement ce qui rebute le plus les parents. Étant principalement responsable de cette tâche, je n’ai jamais trouvé cela pénible ou fastidieux. Il suffit de rincer les couches sales rapidement sous l’eau froide. En cas de caca, je gratte le plus gros au-dessus des toilettes avec une cuillère, puis je frotte la couche sous le robinet avec une vieille brosse à dent. Puis on les stocke dans un seau jusqu’à ce que celui-ci soit plein, et on lance une machine à 40°C avec un programme normal (tous les 4 jours environ). Pendre les couches (au soleil, car les UV blanchissent les taches) et les plier prend seulement quelques minutes par semaine. Tout est une affaire de choix. Nous n’avons ni TV ni smartphone, ce qui nous permet d’utiliser notre temps autrement.
Conclusion
Loin d’être un truc pour bobo hippies, les couches lavables sont devenues pour nous une évidence face au gaspillage des couches jetables. Il suffit d’essayer en louant un kit d’essai. Et rien n’empêche de les utiliser seulement de temps en temps, en alternance avec les Pampers. Sachez en tout cas que vous pourrez les revendre aisément si cela ne vous convient pas. Mais vous êtes prévenu(e): essayer les couches lavables, c’est les adopter!
Pour louer des kits d’essai et recevoir des conseils de pro, contactez mon épouse sur stoffwindelfieber.ch
Pour en savoir plus sur le zéro déchet, participez à un de mes cours.