Si on parle souvent de high tech pour notre approvisionnement énergétique (photovoltaïque, hydrogène, etc), on oublie souvent le low tech pour économiser ce bien précieux. Je vous présente quelques alternatives super efficaces.
Le four solaire
Le soleil est la première source d’énergie sur Terre. Sans soleil, pas de vent (donc pas d’éolienne), pas de photosynthèse (donc pas de biomasse), pas d’évaporation (donc pas d’énergie hydraulique), pas de vie (donc pas de pétrole) et bien sûr pas d’énergie solaire. Quoi de mieux, donc, que d’utiliser directement le soleil pour chauffer?
Fabriquer un four solaire
Le principe est simplissime: un four solaire, c’est une caisse en bois, peinte en noir à l’intérieur pour transformer le rayonnement solaire en chaleur, et une vitre pour créer un effet de serre. On peut le perfectionner en isolant la caisse, en utilisant un double vitrage et/ou en utilisant des réflecteurs. Ensuite, le rayonnement solaire peut faire son travail.


Comment cuire au soleil?
On place la casserole dans le four, si possible avec un couvercle en verre, autant pour surveiller la cuisson que pour créer un double effet de serre. Si le four est bien orienté face au soleil, la température monte rapidement à 100°C. Grâce à cette cuisson basse température, les vitamines sont préservées, et il n’y a pas de risque de cramer votre plat. Vous pouvez donc laisser mijoter en toute tranquillité.
Que cuisiner dans un four solaire?
On peut y cuisiner des soupes, des risottos, de la viande à mijoter, des « Eintopf », des céréales complètes ou des légumineuses, et tout ce qui se prête à une cuisson lente. Quel plaisir de voir son plat bouillonner au soleil! Prévoyez de cuisiner à l’avance pour laisser cuire au moins 2 à 3h.
Attention, le soleil tourne! Pour ma part, j’ajuste de temps en temps l’orientation et l’inclinaison du four à l’aide de l’ombre portée d’une équerre placée sur la vitre.


Le déshydrateur solaire
Sur le même principe, on peut fabriquer un dessicateur (ou séchoir) solaire pour déshydrater fruits, légumes, champignons, herbes, etc. J’ai fabriqué le mien avec une caisse à vin en bois, une vitre, un morceau de tôle, et quelques bouts de grillage fin, le tout de récup’, of course. L’air frais entre par le bas, se réchauffe, puis monte en emportant l’humidité des fruits avant de sortir par le haut. Le mouvement d’air se fait naturellement, pour autant qu’il y ait une prise d’air frais en bas, une évacuation d’air chaud en haut, et un moyen de chauffer l’air à l’intérieur (peinture noire + vitre). Le séchage est assez long, mais quel plaisir de déguster ses chips de pomme maison!




La marmite norvégienne
A quoi sert une plaque de cuisson? A chauffer, oui. Mais une fois la température atteinte, chauffer ne sert plus qu’à compenser les déperditions de la casserole. La marmite norvégienne permet justement de conserver la chaleur de la casserole en l’isolant par l’extérieur. Conséquence: plus besoin de chauffer. Portez à ébullition pendant une minute et enfermez la casserole. La chaleur emprisonnée suffira à terminer la cuisson, sans risque de surchauffe.
J’ai fabriqué ma marmite norvégienne avec une caisse à vin en bois et quelques chutes d’isolant en laine de mouton qu’une amie m’a donné. Je l’utilise pour des cuissons lentes, ou pour faire des yogourts maison (voir la recette). Dans ce cas, la marmite permet de prolonger la durée d’incubation qui doit se faire plusieurs heures entre 42 et 46°C.


Le cocon
Vous savez certainement qu’un couvercle économise 40 à 50% d’énergie. Mais le reste des déperditions se font essentiellement par les parois de la casserole. Une solution est donc de l’isoler avec une ceinture isolante. J’en ai fabriqué une à l’aide de restes d’isolant en laine de mouton. En principe, la laine est peu inflammable, mais faites attention à ce que l’isolant ne soit pas trop en contact avec la source de chaleur et ne l’utilisez pas avec des chauffages à flamme (gaz). Avec cette simple bande de laine, il est possible de cuire sur 2 ce que vous cuisiez sur 5 auparavant.
Attention, c’est tellement efficace que ça déborde vite. Surveillez, car vous serez surpris plus d’une fois.

Peut-on toujours cuire au soleil?
Évidemment, ces méthodes ne sont qu’un appoint aux sources de cuisson classiques, mais elles sont étonnantes d’efficacité. Quel plaisir de cuire au soleil et d’économiser de l’énergie, aujourd’hui si précieuse. C’est également un excellent moyen de revenir aux cuissons lentes à basse température et de se rapprocher du slow food, ce mouvement destiné à redonner à l’alimentation une place centrale dans nos vies.
Liens
- Recettes de cuisine solaire et explications sur les fours solaires: PDF à télécharger
- Cfaitmaison: autres recettes de cuisine solaire
- Association Du Soleil Dans Nos Assiettes: appareils de cuisson à énergies renouvelables, stérilisation des aliments, recettes à faible impact environnemental
- Association Oxalis: écocentre et réseau d’éco- et auto-constructeurs en Savoie.
Bonjour, top cet article ! pour la partie sur le cocon, le 40 à 50% d’économie avec un couvercle est un peu … généreux 🙂 voici une vidéo montrant, mesures à l’appui, des chiffres un peu moins ambitieux : https://www.youtube.com/watch?v=Pz-jG3yaqeY
bonne journée à tous