Florian Candelieri

La recette du bonheur

Florian a décidé d’être heureux et de dédier sa vie à transmettre le bonheur et la paix. Non seulement, il a trouvé la recette du bonheur, mais il le rayonne et le transmet autour de lui avec un naturel et une efficacité déconcertante. Rencontre avec un personnage « génial ».

Florian Candelieri et la recette du bonheur
Florian Candelieri

David: Florian, comment te définirais-tu ? Que fais-tu dans la vie ?

Florian: Difficile de répondre en deux mots, mais disons que je participe à transmettre le bonheur et la paix, et à créer une société harmonieuse.

Comment tout cela a-t-il commencé ? As-tu eu un déclic ?

Pas du tout. Je dirais que j’ai toujours observé le monde qui m’entoure. C’est à 7 ou 8 ans que j’ai pris conscience que je vivais dans un monde du Monopoly où l’on vend, achète, consomme… dans une société qui rend les gens malheureux et seuls, qui crée des murs et qui nous conditionne à travailler pour consommer. Et cela m’a poussé à agir.

Pour contribuer à créer du lien et à encourager une société du partage, j’ai créé une plateforme de location entre particuliers, e-syrent.ch, où les utilisateurs peuvent prêter ou emprunter des objets. Petit à petit, je me suis rendu compte que je rentrais dans une logique de croissance : il fallait plus d’utilisateurs, plus de transactions, plus, plus, plus. J’étais pris dans une spirale dont je ne voulais pas et je n’y voyais plus de sens.

Alors j’ai fait une retraite dans un monastère pour prendre du recul, et j’ai voyagé 4 mois en me laissant porter au gré des rencontres que je faisais. Petit à petit, j’ai ressenti une forte sensation de vivre, d’être heureux.

« C’était ça la vie : partager, être en contact, faire des choses qui rendent heureux. Ma vie a recommencé. »

As-tu réussi à continuer ce mode de vie à ton retour en Suisse ?

A mon retour, j’ai vraiment senti le décalage entre moi et la société. Je ne me voyais pas mettre de côté ce que je venais de vivre. J’ai donc cherché à vivre avec le moins d’argent possible.

Vivre sans argent

La Suisse est le pays de l’argent, du matériel. Comment peut-on vivre sans argent ?

Il y a plein de moyens. D’abord grâce à la récupe. On trouve dans les déchetteries des choses presque neuves, des vêtements en super état. Grâce à plusieurs engagements bénévoles auprès d’associations, j’arrive à me faire rembourser mes trajets en train, à récupérer des invendus pour manger, etc. En fait, je n’avais pas de désir à satisfaire, pas de besoin, si ce n’est de continuer à nourrir ce sentiment de bien-être et de joie.

Est-ce que tu travailles de temps en temps pour gagner un peu d’argent ?

Je ne dirais pas que ce que je fais est du « travail » (le mot vient de tripalium en latin, qui est un outil de torture) mais plutôt que je participe activement au monde et il arrive qu’on me donne de l’argent en contrepartie de mon temps, de mon énergie. Mais je ne demande jamais un salaire en argent.

« Quand on se détache de l’idée qu’il faut travailler pour gagner, quand on donne sans forcément attendre de contrepartie, on observe qu’on reçoit toujours quelque chose. »

Le logement est un poste important dans le budget des ménages. Comment payes-tu ton loyer si tu n’as pas d’argent ?

Pendant plusieurs années, j’ai trouvé des combines : squat, colocation. Depuis 15 mois, je vis en quelque sorte chez ma compagne puisque je ne paye pas de loyer. Mais je contribue autrement, sous forme d’échanges et c’est un système qui nous correspond à tous les deux.

Devenir heureux

Qu’est-ce qui empêche les gens de vivre de façon simple ?

Tout simplement la peur. La peur de la mort, de la souffrance, de la faim, de la douleur. Peu importe d’où vient cette douleur, on est là pour débloquer ces peurs et vivre mieux, pour mettre en évidence ce qui nous limite. Si l’on veut laisser la place à quelque chose de nouveau, il faut faire le silence en soi. Personnellement, je suis arrivé à cette sérénité intérieure en faisant le silence, lors de retraites, ou en méditant.

Es-tu optimiste quant à l’avenir de la planète, de l’Humanité ?

Tout d’abord la planète va très bien et n’a pas besoin de l’Homme pour tourner. Peu importe qu’on aille dans le mur ou pas. L’important pour moi est de faire en conscience ce qui me semble le plus juste, là où je suis. Notre avenir est finalement la somme de milliards de comportements individuels et j’essaie d’œuvrer au maximum dans le sens de la paix et du bonheur. Tout est en relation avec tout. Tout est Un. Qu’on prenne soin de la planète, des hommes, des animaux, au final tout est une seule et même chose. On est tous dans le même bateau. Et chaque geste, chaque pensée participe à construire quelque chose de meilleur. C’est clair que ça ne changera pas du jour au lendemain, mais la Vie est un processus d’évolution éternel. Lentement mais sûrement, on va vers le mieux.

Comment participer efficacement à créer un monde plus beau ?

Il faut déjà sortir de la logique accusatrice, car blâmer ne sert à rien. J’ai eu moi-même une période où je réagissais de façon virulente. Conscient de l’inconscience collective, je disais autour de moi « réveillez-vous, on est dans la merde, vous ne pouvez pas continuer à vivre comme ça, on va dans le mur ». Mais j’ai compris que c’était stérile.

« Le seul moyen est de montrer l’exemple, de vivre soi-même selon ses valeurs, d’être bienveillant avec les autres et d’utiliser tous les outils de l’Amour. »

Encore une fois, il faut chercher et trouver la paix intérieure pour ensuite partager, transmettre, diffuser. Car les graines que l’on sème finissent par pousser.

Quelle est ta recette du bonheur? Que conseillerais-tu à quelqu’un qui se sent impuissant, pris en étau dans cette société où il faut passer sa vie à travailler pour consommer ?

Je ne sais pas s’il y a une recette du bonheur, mais je lui dirais de venir me voir (rires). On se sent souvent seul quand on est dans cette situation, mais on est en fait des millions à se poser ces questions. Il faut ouvrir les yeux, se relier à soi-même, se mettre en lien avec les autres et aller au-delà de la réaction à un modèle quel qu’il soit.

C’est clair, il y a ce capitalisme qui nous pousse dans l’impasse du consumérisme. Mais il y a aussi tout un nouveau monde qui émerge et qui grandit chaque jour, plus beau, plus juste, plus harmonieux. C’est vers ce monde qu’il faut chercher à aller.

Merci Florian pour cet échange passionnant.

Merci à toi ! Et n’oublie pas que t’es génial !


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